Les acteurs majeurs de la Coalition Obésité (LCO, AFERO, SOFFCOMM, Think Tank CRAPS, FFBA, Novo Nordisk et CNAO) ont été reçues, mardi 10 octobre, à l’Assemblée nationale, par la députée de la troisième circonscription de l’Hérault, Laurence Cristol (groupe Renaissance, membre de la commission des Affaires sociales). L’objectif de cette rencontre, explique Fabien Brisard, directeur général du CRAPS, le Cercle de recherche et d’analyse sur la protection sociale : « Ouvrir une nouvelle séquence de mobilisation auprès d’un acteur institutionnel pour faire de l’obésité une priorité en matière de santé publique, en appelant les pouvoirs publics à prolonger, avec plus d’intensité, les actions positives déjà menées au cours des dernières années ».  

La députée de l’Hérault, Laurence Cristol (photo Assemblée nationale).

A son tour, Alina Constantin, présidente du Conseil de Patients à la Ligue nationale Contre l’Obésité, a pris la parole auprès de Laurence Cristol pour rappeler ce qu’est l’obésité : « Une maladie à part entière, plurifactorielle, impliquant une prévention primaire, secondaire et un parcours de soins pluridisciplinaire ». Et d’ajouter : « Le surpoids, ou la préobésité, et l’obésité, sont des pathologies marquées par une accumulation excessive et ou anormale de masse grasse, qui présente un risque pour la santé ; il s’agit d’une maladie chronique récidivante reconnue par l’OMS en 1997 ». Pour Alina Constantin, « il y a une nécessité et une urgence à traiter de manière globale et transversale cet enjeu majeur de santé publique ». Et la coalition a fait des propositions dans ce sens dans le manifeste « Le Temps de l’Action ». Celui-ci donne des propositions concrètes pour améliorer la prévention et la prise en charge de l’obésité. Des sujets chers également à Anne-Sophie Joly (CNAO) et Muriel Coupaye (AFERO) qui répètent que « pour mieux traiter l’obésité, il faut mieux la reconnaître ».  

25 à 29 % des Français en 2030

Le temps presse car l’obésité est une vraie « bombe à retardement sanitaire et économique aux conséquences graves sur les individus et la collectivité », a poursuivi Marion Sarroca, directrice adjointe de la Ligue nationale Contre l’Obésité, chiffres à l’appui :
  • Le nombre de personnes souffrant d’obésité est passé de 8,5 % en 1997 à 17 % en 2020.
  • 19 comorbidités, 6,6 millions de traitements et 60 000 décès par an sont attribuables à l’obésité.
  • COVID : 47 % des patients en réanimation sont en situation d’obésité : 40 % des décès sont des personnes qui ont des problèmes de poids.
  • Les estimations prévoient que 25 à 29 % des Français pourraient souffrir d’obésité en 2030.
  • Étude Asterès : l’obésité en France représente un impact économique de 8,4 milliards d’euros par an pour l’assurance maladie, 1,3 milliard d’euros par an pour les OCAM et 900 millions d’euros par an pour les entreprises. Soit un coût sociétal annuel de 10,6 milliards d’euros
 

Des pistes de travail

Ainsi, des pistes de travail ont été proposées à Laurence Cristol, particulièrement à l’écoute et prolixe sur le sujet, par Thomas Texsier (agence Comfluence). Les voici :
  • Travailler sur des propositions d’amendement au PLFSS pour 2024, par exemple : inclure un repérage de l’obésité et du surpoids au cours des rendez-vous de prévention aux âges clés de la vie ; étendre aux adultes la consultation spécifique, appelée consultation suivi de l’obésité ; instaurer un forfait de prise en charge de l’obésité dans le cadre de parcours de soins gradués et individualisés ; améliorer la prévention du surpoids et de l’obésité en entreprise, un levier pour freiner le nombre d’arrêts maladie (coût de 900 millions d’euros par an pour les entreprises).
  • Proposer une audition de la Coalition Obésité par le groupe d’études Santé environnementale, prévention et numérique à l’Assemblée nationale à l’issue de l’examen du PLFSS (Projet de loi de financement de la sécurité sociale) 2024.
  • Proposer à la commission des Affaires sociales ou au groupe d’études Santé environnementale, prévention et numérique, un déplacement sur le thème de l’obésité, par exemple au sein d’un Centre spécialisé obésité (CSO, suggestion à Lyon avec le Professeur Martine Laville).
  • Demander le soutien de la députée dans le dépôt d’un dossier visant à faire de la lutte contre l’obésité une « Grande cause nationale ».
  Une urgence que Laurence Cristol a bien noté lors de ce nouvel échange avec un acteur politique ô combien important pour la LCO et la Coalition Obésité au coeur d’une lutte tout aussi essentielle en matière de santé et au niveau social dans notre pays.